Berlin, correspondance.
Et revoilà la sulfureuse réduction du temps de travail. Le groupe énergétique EnBW et les deux poids lourds Opel et Deutsche Telekom, employeurs à eux trois de près de 200 000 salariés en Allemagne, viennent d'annoncer quasi simultanément des plans de réduction du temps de travail. Trois initiatives qui cadrent pourtant mal avec la tonalité du discours politique ambiant. Pendant des mois, le gouvernement a seriné aux Allemands qu'il faudrait à l'avenir travailler plus longtemps et toucher une retraite plus maigre, les menaçant de supprimer l'un de leurs nombreux jours fériés. Pire, le patronat a même refusé, au prix d'une grève dévastatrice, d'aligner les métallos de l'Est, soumis aux 38 heures, sur les 35 heures de leurs collègues de l'Ouest. Et voila qu'aujourd'hui, trois grands groupes industriels essayent d'expliquer qu'il faudrait travailler moins longtemps pour mater la crise et mieux distribuer les emplois.
«Assainissement». Dans le cas d'Opel, l'annonce n'a rien de spectaculaire. Le groupe automobile travaille depuis longtemps sur «Olympia», un nouveau «contrat d'assainissement» destiné à introduire un peu de flexibilité, pour réagir plus rapidement à la baisse des ventes. Une façon, espère le constructeur, de renouer rapidement avec les bénéfices après les 227 millions d'euros de perte enregistrés en 2002. La filiale de l'américain General Motors a choisi de prendre exemple sur son principal concurrent allemand, Volkswagen, créateur il y a dix