Marseille correspondance
Ce que le puissant Alstom n'a pas réussi à faire, la petite SNCM est en passe de l'obtenir. La Commission européenne serait en effet disposée à permettre à l'Etat français d'insuffler 76 millions d'euros sous forme de recapitalisation dans les caisses de la Société nationale maritime Corse Méditerranée, compagnie publique qui assure le principal des liaisons régulières entre le continent français, l'île de Beauté et le Maghreb. Une aide financière particulièrement bienvenue pour cette entreprise en proie à un endettement persistant (300 millions d'euros actuellement), dans un contexte de concurrence de plus en plus exacerbée.
«Cruciale». Mais Bruxelles a posé une condition à sa générosité : que la majorité des syndicats accepte un plan de restructuration sévère, qui prévoit notamment la suppression de quelque 200 emplois, dont la moitié parmi les marins. C'est maintenant chose faite. Après deux jours de suspense, trois des cinq syndicats de la SNCM CGT, Sammm et FO, qui représentent 70 % des salariés viennent de signer le texte proposé par la direction.
«C'est une démarche historique et cruciale pour l'avenir de la SNCM», s'est félicité le président de la société, Pierre Vieu, qui sort grand gagnant de ces négociations. L'homme, placé en 2000 par le gouvernement à la tête de l'entreprise, s'est montré habile stratège. Avant de proposer le document finalÊau paraphe des syndicalistes, il a organisé un référendum parmi ses 1 200 marins. Vendredi de