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Libération

Le chômage fond sur l'Alsace

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publié le 1er novembre 2003 à 1h40

Strasbourg de notre correspondante

Vallée de la Thur, (Haut-Rhin), juin 2003. Un hangar d'une usine de textile en liquidation judiciaire est en feu. Les 125 salariés de la CDT (Compagnie de développement textile, ex-Boussac) viennent de recevoir leur lettre de licenciement. Dans l'année, deux autres entreprises textiles du canton ont réduit leurs effectifs. En un peu plus d'un an, la vallée a perdu 25 % de ses emplois industriels.

Mulhouse, octobre 2003. Les 260 salariés de Wärtsilä apprennent qu'ils sont menacés de licenciement : la société finlandaise a décidé d'arrêter la fabrication de moteurs Diesel industriels. Quelques mois plus tôt, c'était la Fonderie de précision qui fermait ses portes au nez de ses 125 salariés. Et Alcatel (téléphones mobiles), qui supprimait 148 emplois, et Steelcase (mobilier de bureau) qui dégraissait de 110, et Emtec (bandes magnétiques) de 158...

Première ligne. Alors que la situation de l'emploi, au niveau national, continue de se dégrader (lire ci-dessous), l'Alsace, longtemps protégée du chômage grâce à son dynamisme industriel, est aujourd'hui en première ligne. Au total, au premier semestre 2003, ce sont 2 817 emplois, pour l'essentiel dans l'industrie, qui ont été supprimés dans la région (1). Le chômage a augmenté de plus de 17 % en un an (contre 7 % en moyenne nationale), la plus forte hausse de l'Hexagone. Troisième région industrielle française après la Franche-Comté et la Haute-Normandie (2), l'Alsace vit encore largement du secteur s