Les salariés mécontents de l'hôtel Le Méridien-Montparnasse, à Paris, tentent le coup de la tache d'huile. En attendant, peut-être, que le médiateur désigné jeudi par le tribunal de grande instance rende son arbitrage, lundi dans la journée, dans le conflit qui les oppose au directeur général de l'hôtel, Daniel Boudet.

C'est pourquoi les employés contestataires ont à nouveau, vendredi, pour leur dix-septième jour de grève, tenté d'envahir le hall du Méridien-Etoile : dans cet établissement dont ils tentent de gagner les salariés à leur cause, les conditions de travail et les salaires sont nettement plus favorables que dans leur hôtel à eux. Ils rêvent d'un alignement sur leurs collègues. «C'est vrai que chez nous [au Méridien-Etoile, ndlr], les conditions sont meilleures. Mais nous ne les avons obtenues qu'à force de grèves et de conflits ces dernières années», explique Lionel Guigui de FO.

Difficile d'entrer en force dans le hall du Méridien-Etoile : un épais cordon de vigiles du genre bouledogue protège la porte à tambour. «On les bouscule pas pour rentrer ?», se désole une gréviste pressée d'en découdre. Mais le médiateur a demandé aux syndicalistes du Méridien-Montparnasse de la jouer plutôt soft. Consigne relayée aussitôt par les responsables CGT et FO qui encadrent la manif.

Et voilà les grévistes qui installent un sit-in sur ce trottoir du XVIIe arrondissement plutôt chic. Sifflets, sirènes, barbecue improvisé sous une petite pluie : rejoints par quelques nouveaux arriva