Pékin de notre correspondant
«La Chine peut-elle devenir membre de l'Union euro péen ne ?» Pascal Lamy éclate de rire, et répond le plus sérieusement du monde que la Chine n'a pas besoin de rejoindre un ensemble plus gros pour peser sur les affaires du monde. La scène se passe au siège du Quotidien du Peuple, l'organe central du parti communiste chinois, plus précisément dans les locaux de www.people.com.cn, le site web du journal le plus officiel de Chine. Le commissaire européen chargé du commerce s'est livré, jeudi soir, à un exercice qu'il aime et qu'il maîtrise : le chat, discussion en ligne et en direct avec les internautes. Il le fait tous les deux ou trois mois à Bruxelles, mais en Chine c'est une première.
Les questions sont arrivées par centaines depuis que le site a annoncé le chat, et ne semblent pas avoir été filtrées. C'est un fonctionnaire européen parlant chinois qui les choisit, traduit la question à Pascal Lamy qui répond en anglais. Puis traduction en chinois sur le site web... Une traductrice de l'UE vérifie que la version chinoise est bien conforme. Trente-deux questions en une heure, moins de deux minutes par question, la performance est d'abord sportive, ça compte pour un homme qui, présent à Pékin jeudi, s'apprête à courir le marathon de New York ce samedi.
Déception. A l'arrivée une petite déception : les questions «sensibles» et directes, du genre : «Que pensez-vous des droits de l'homme en Chine ?», n'ont pas été sélectionnées par les Européens, sans