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Berlin-turbin

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Alors que la ville connaît un chômage fort, designers, musiciens, médias et scientifiques s'y installent. Créant une nouvelle économie.
publié le 3 novembre 2003 à 1h41

Berlin de notre correspondante

Et un de plus. Il y a six mois, le jeune réalisateur de cinéma, Ulrich Köhler, qui a gagné plusieurs prix avec son film Bungalow, a décidé de quitter Hambourg pour s'installer à Berlin. «Je peux aussi bien travailler à Hambourg qu'à Berlin, mais à Berlin, l'offre culturelle n'est comparable à aucune autre ville allemande.» Comme lui, gens de médias, designers, artistes, galeristes ou musiciens ont élu domicile dans la ville réunifiée. Et, comme lui, ces nouveaux Berlinois ne gagnent pas forcément leur vie là. Car, paradoxalement, Berlin, redevenu capitale de l'Allemagne en 1999, est une ville en faillite avec un taux de chômage de 18,4 %. Ilot de l'Ouest en pleine ex-RDA, elle ne dispose d'aucune grande entreprise, en dehors du groupe pharmaceutique Schering. Pourtant, les Allemands de l'Ouest, mais aussi les étrangers, viennent s'y installer. Dernier exemple en date, le peintre français Yves Oppenheim, qui en avait «assez du stress de Paris».

Un million de nouveaux venus

Depuis la chute du Mur, la ville a connu un mouvement de population sans précédent. Elle compte toujours 3,4 millions d'habitants, mais un million d'entre eux sont arrivés après 1989. Alors que beaucoup d'«Ossis» (Allemands de l'Est) ont quitté la capitale pour travailler à l'Ouest, des «Wessis» (Allemands de l'Ouest) ou des étrangers (Japonais, Européens, Américains...) ont fait le chemin inverse. Ils ont envahi les quartiers de Berlin-Est comme Mitte ou Prenzlauerberg, devenus