Bratislava envoyée spéciale
«Il est plus facile de créer ici. A Paris, je n'aurais jamais pu faire ce que j'ai fait.» A 28 ans, Christian Mandl, l'air sérieux derrière ses lunettes, en costume gris et chemise blanche, est quelqu'un d'important en Slovaquie. Il dirige SkyEurope, qui ambitionne de devenir le leader des compagnies aériennes à bas coût (low cost) en Europe centrale. La Slovaquie s'étant retrouvée sans aviation civile après l'éclatement de la Tchécoslovaquie le 1er janvier 1993, SkyEurope est devenue de facto la compagnie nationale. «Nous avons même transporté le pape lors de sa dernière visite», souligne Christian Mandl.
Installé près de l'aéroport de Bratislava, le siège de SkyEurope ne paie pas de mine. Dans une grande salle, les équipages se préparant au départ côtoient les hôtesses qui prennent les réservations par téléphone. Comme toutes les compagnies à bas coût, SkyEurope n'émet pas de billets. Plus on réserve tôt, plus les tarifs sont intéressants. Un Paris-Bratislava démarre au prix plancher de 39 euros, avec un sandwich et une boisson chaude en guise de collation et à bord d'un Boeing 737 dont la carlingue affiche la moue boudeuse de la blonde Adriana Karembeu, l'icone de la compagnie (Libération du 12 septembre).
«Pays low cost». «Nous sommes une compagnie low cost dans un pays low cost», résume Christian Mandl. SkyEurope est un exemple des opportunités que peuvent offrir des pays comme la Slovaquie, où les coûts de production sont réduits et le niveau d