Bordeaux correspondance
Rien vu. Rien entendu. Lundi soir, sur le coup des 23 h 54, Paul Marquette dormait du sommeil du juste. Pas perturbé par le premier convoi-test, chargé de maquettes grandeur nature, faites d'aluminium et de bois, du futur avion Airbus A380, qui a traversé sa commune (lire ci-contre). Le maire de Bazas et ses 5 000 habitants peuvent dormir tranquille. L'itinéraire destiné à transporter les futurs tronçons d'Airbus (et notamment les ailes, le cockpit...) entre Langon et Toulouse, est une aubaine pour les communes qui jalonnent le trajet. Environ 240 kilomètres de routes départementales à travers la Gironde, les Landes, le Gers et la Haute-Garonne, constituent ce tracé, qui a nécessité un investissement de 171 millions d'euros (57 % étant pris en charge par Airbus et 43 % par l'Etat).
«Airbus a beaucoup d'argent et a largement ouvert le porte-monnaie. C'est une manne inespérée», reconnaît Paul Marquette. La Direction départementale de l'Equipement (DDE) ne voulait pas entendre parler de l'aménagement d'un rond-point près de la rocade qui contourne Bazas. Pas de problème. Airbus s'est engagé à le prendre en charge. Sans oublier la piste cyclable qu'il devrait aménager pour partie le long de la rocade. Ce n'est pas le seul exemple. A Aubiac, en attendant la fibre optique, qui fait partie du paquet cadeau d'Airbus, les 264 habitants apprécient déjà d'emprunter la voie d'échange pour «tourner à gauche» qui a été aménagée sur la commune. «On peut ainsi pénétrer