Profitant de l'officialisation de l'accord entre Thomson et l'industriel chinois TCL, l'Etat a décidé, hier matin, de céder la totalité des 18,5 % qu'il détenait dans le capital du groupe français. Au terme de l'opération, ce sont 950 millions d'euros qui rentrent dans les caisses de l'Etat. Plus exactement, sur le compte d'affectation spécial, une enveloppe spécifiquement créée pour désendetter plusieurs entreprises publiques malades (Réseau ferré de France, Giat Industrie, le CDRÉ).
Au bout du compte, le placement Thomson aura été une excellente affaire pour l'argent du contribuable. Après avoir injecté 1,6 milliard d'euros en 1997 dans le capital du groupe d'électronique, l'Etat aura récupéré six ans plus tard environ 3,6 milliards d'euros. Soit une plus-value de deux milliards. Pas si mal, pour un groupe dont Alain Juppé avait déclaré, en 1996, qu'il ne valait rien, sinon un franc symbolique. Une présentation élogieuse que Bercy s'est empressé de reprendre à son compte pour justifier le timing et le principe de sa sortie. «Maintenant que Thomson a cédé son activité de téléviseurs et s'est recentré, le moment est venu de céder notre participation», dit-on à Bercy. Pourquoi pas.
La justification du timing n'est pas évidente. Francis Mer avait bien répété partout qu'il prendrait son temps pour mener à bien son ambitieuse campagne de privatisation. La priorité de ses priorités restant la valorisation du patrimoine des Français. Or, en vendant son paquet d'actions Thomson à 18,