Le dernier épisode de l'affaire LU risque de donner des cauchemars à Frank Riboud, le PDG de Danone. D'autant qu'hier, à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), le tribunal de grande instance (TGI) a décidé de faire durer le suspense jusqu'au 2 décembre : il dira alors s'il y a lieu d'annuler la procédure de licenciement économique décidée par Danone (maison mère de LU) en janvier 2001. Une procédure qui concerne 816 ex-salariés de quatre usines de biscuits, deux déjà fermées à Calais (Pas-de-Calais) et Ris-Orangis (Essonne), et deux dont les effectifs ont été réduits à Château-Thierry et Jussy (Aisne).
La CFTC, qui a saisi le TGI de Boulogne-sur-Mer, estime qu'il ne s'agissait pas là d'un licenciement «économique» rendu inévitable par de graves déboires, mais d'un pur licenciement «boursier», destiné à améliorer le cours de Bourse de Danone. «Il n'y a pas de motif économique à ce plan social», martèle Philippe Brun, l'avocat du syndicat. Et de produire à l'audience d'hier les chiffres d'un rapport d'expert, selon lequel, en 2000, LU-France réalisait 18 % de la production des biscuits du groupe Danone, 32 % de son chiffre d'affaires et 45 % de son bénéfice net.
Me Daniel Chamard, avocat de Danone a de son côté fait valoir des arguments techniques, comme un taux de sous-utilisation des quatre usines par rapport à la concurrence : 41 % chez Danone contre 75 % pour ses compétiteurs les plus performants.
La centaine de salariés de LU présente hier à Boulogne-sur-Mer pensait, eux, très fo