New York, de notre correspondant.
Les têtes n'en finissent plus de tomber. Dimanche, c'est Richard Strong, l'un des papes des mutual funds aux Etats-Unis, qui annonçait son départ après avoir été accusé de tromper les investisseurs. Lundi, c'était au tour de Lawrence Lasser, le PDG de Putnam Investments, cinquième fonds d'investissement américain, d'être remercié, après que Putnam eut été officiellement accusé de fraude. Mardi, la SEC, la commission américaine des opérations de Bourse, annonçait qu'elle avait porté plainte contre plusieurs anciens courtiers de la banque d'affaires Prudential Securities.
Après Enron, Worldcom et les autres, l'Amérique doit donc faire face à un nouveau scandale financier : celui des mutual funds, ces fonds dans lesquels 95 millions d'Américains, soit la moitié des foyers, ont placé leurs économies. Les affaires se succèdent, provoquant de vives tensions sur les marchés. «Pendant soixante ans, les mutuals funds ont eu une réputation impeccable, résume Edward S. O'Neal, professeur d'économie à Wake Forest University, en Caroline du Nord. Tout d'un coup c'est un peu comme un grand déballage. Les gens sont sous le choc.»
Enquête. Ce «grand déballage» est avant tout l'oeuvre d'Eliot Spitzer, le procureur de l'Etat de New York (lire ci-contre). Le 3 septembre, il annonçait l'ouverture d'une enquête sur quatre des plus grands fonds du pays : Bank of America Corp's Nation Funds, Bank One Corp's Bank One Funds, Strong Capital Management Inc. et Janus. «No