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Libération
Interview

«Cette fusion va nuire à la diversité de l'offre»

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publié le 7 novembre 2003 à 1h46

Directeur général de l'UPFI (Union des producteurs phonographiques français indépendants), Jérôme Roger commente la fusion entre Sony et BMG.

Cette fusion entre BMG et Sony était-elle prévisible ?

On ne s'attendait pas à cette fusion-là mais plutôt à celle de Warner et d'EMI qui avaient engagé des discussions plus tôt. Tout s'est passé comme s'il y avait eu une course de vitesse entre les deux couples de majors. Comme s'ils s'étaient imaginés que les premiers qui allaient notifier à Bruxelles leur projet de fusion maximisaient leurs chances d'emporter le feu vert de la Commission européenne. A mon avis, c'est de la pure spéculation. Si Bruxelles avalise la première des opérations, elle aura du mal à refuser la seconde: la commission pourrait être attaquée pour distorsion de concurrence.

Quelles menaces sur le marché du disque ?

D'abord, elle n'est pas bonne pour la santé du secteur. Les majors se sont déjà dégagées, à l'étranger, de la logistique en vendant leurs usines de pressage. Elles vont poursuivre sur la voie des réductions de coûts par des économies d'échelle. En coupant dans les coûts administratifs et en recherchant davantage de rentabilité dans l'exploitation de leurs catalogues. Au risque de se débarrasser des artistes moins porteurs pour se concentrer sur les plus vendeurs. D'autres menaces pèsent sur la filière. Déjà, les grands distributeurs, comme les hypermarchés, ont tendance à se concentrer sur le top 40. La fusion pourrait renforcer ce mouvement et nuire enco