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Libération

Cette inflation qui colle à l'Union

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Le contexte récessif ne semble pas freiner la hausse des prix.
publié le 7 novembre 2003 à 1h46

Francfort envoyé spécial

La Banque centrale européenne est restée, hier, l'arme au pied, en maintenant ses taux d'intérêt inchangés : son principal taux, le Refi, ne bouge pas des 2 %, son niveau depuis le 8 mai. Certains auraient aimé une nouvelle baisse afin de conforter la fragile reprise économique. Après tout, la Réserve fédérale américaine n'a pas hésité à ramener son principal taux à 1 % le 25 juin afin de stimuler l'investissement des entreprises et d'alléger l'endettement des ménages américains...

Néanmoins, plusieurs facteurs incitent la BCE à choisir le statu quo : outre le bras de fer engagé avec les Quinze (lire ci-dessus), elle considère que la politique budgétaire des Etats de la zone euro est trop accommodante (les déficits publics ont atteint 2,8 % du PIB en 2003) pour baisser les taux. D'autre part, l'inflation diminue peu dans la zone euro. Certes, elle est sous contrôle (autour de 2 % en moyenne, objectif de la BCE) mais elle reste curieusement soutenue dans un contexte économique dépressif. En outre, les divergences d'inflation entre les pays ont tendance à s'accroître (de 2 % en 1999, elles atteignent 3 % en 2003).

C'est sans doute ce qui explique la prudence de la BCE confrontée à un phénomène qu'elle s'explique mal. Jean-Claude Trichet s'est livré, hier, à un long exposé, en anglais naturellement, sur cette «viscosité» de l'inflation : alors qu'elle n'était que de 1,1 % en 1999, elle a grimpé à 2,1 % en 2000 puis à 2,4 % en 2001 avant de redescendre à 2,