Pékin de notre correspondant
C'est une guerre de crocodiles dans le marigot chinois. Au début était Lacoste, l'ancêtre de tous les logos-reptiles, fondé en 1933. Mais, sur le marché chinois, la marque française ne doit pas seulement faire face à des faux, comme dans d'autres pays : elle affronte des dizaines d'autres fabricants qui ont choisi des crocodiles comme emblème, pour surfer sur la notoriété de Lacoste.
Coexistence. La semaine dernière, le français a conclu un accord à l'amiable avec son principal imitateur, la marque Crocodile Garments de Hongkong, mettant un terme à une bataille juridique de vingt ans. Trois jours après, un concurrent de Singapour, Crocodile International réclamait... «la coexistence pacifique entre crocodiles» à Pékin. Lacoste s'apprête à porter plainte contre cet usurpateur de reptile.
L'affaire commence il y a vingt ans donc, entre Crocodile Garments et Lacoste. Un différend d'autant plus embarrassant que le premier est le distributeur du second à Hongkong, ce qui ne les empêche pas de s'affronter en Chine. Lacoste a d'abord été débouté par un juge chinois qui estimait que le crocodile hongkongais regardant de l'autre côté, il n'y avait aucune piraterie... Ce fut la porte ouverte à des dizaines d'imitateurs qui ont orné leurs pulls et chemises de caïmans, de crocodiles riants, de reptiles fumant la pipe, etc. Visiblement, la société hongkongaise avait le bras assez long à Pékin, et Lacoste a compris qu'il n'obtiendrait jamais gain