Francfort envoyé spécial
En déclenchant la première vraie crise ouverte entre la Banque centrale européenne (BCE) et les Quinze, Jean-Claude Trichet n'a pas failli à sa réputation. Pour sa première conférence de presse, le nouveau président de la BCE n'a pas déçu en employant un ton d'une dureté sans précédent dans l'histoire de l'euro, pour condamner, les tentatives des gouvernements de l'Union de vider de sa substance le pacte de stabilité et de croissance.
Stade critique. Celui que l'on a longtemps surnommé «l'ayatollah du franc fort» a, hier, mis en garde les Quinze contre toute tentation de détricotage de ce qui constitue la seule règle du jeu budgétaire de la zone euro. «Les évolutions budgétaires et le pacte de stabilité et de croissance sont désormais à un stade critique où la crédibilité des fondements institutionnels de l'UEM doit être préservée», a solennellement averti Jean-Claude Trichet qui rendait compte de la réunion du conseil des gouverneurs des banques centrales de la zone euro. La menace d'une hausse des taux d'intérêt, même si elle n'a pas été évoquée formellement, plane désormais au-dessus d'une économie européenne déjà mal en point...
La France, fermement soutenue par l'Allemagne, a obtenu lors du Conseil des ministres de l'Economie et des Finances de lundi et mardi, à Bruxelles (Libération du 5 novembre), de ne pas être sanctionnée pour les dérapages répétés de ses finances publiques au-delà du plafond des 3 % du PIB de déficit. Berlin qui va aussi sor