Stockholm (Suède), de notre correspondant.
Le monde des assurances suédoises tremble. Au coeur du cyclone, Skandia, la plus grosse et plus ancienne compagnie d'assurances du pays, ainsi que sa filiale assurance-vie Skandia Liv. Coup sur coup, les 1,2 millions de petits épargnants suédois, clients de Skandia Liv, ont encaissé deux scandales : d'abord celui de transactions douteuses au profit de la maison mère ; puis la révélation de prestations luxueuses payées par la compagnie pour les appartements de plusieurs de ses dirigeants et de leurs enfants.
Tout commence en avril, lors d'une assemblée houleuse de Skandia où des actionnaires demandent des comptes. Lars-Eric Petersson, PDG de la société depuis 1996, est viré. Lancé dans une opération «mains propres», le groupe crée une commission d'enquête indépendante qui révèle que les petits épargnants de Skandia Liv ont été floués dans plusieurs affaires. La plus criante concerne la vente d'une société de gestion d'actifs appartenant à Skandia Liv début 2002, dont le bénéfice (360 millions d'euros) a atterri directement dans les caisses de la maison mère Skandia, sans que les clients de Skandia Liv n'en voient la couleur. Ola Ramstedt, PDG de la filiale assurance-vie, doit alors aussi démissionner. Dans la foulée, les mêmes épargnants apprennent que d'énormes travaux de rénovation d'appartements privés des responsables de Skandia ont été financés par les entreprises. Fin octobre, la justice décide donc de poursuivre Petersson, Ramst