Washington, de notre correspondant.

L'Amérique respire : l'emploi redémarre enfin. Depuis quelques semaines, les Américains, le président Bush en tête, se demandaient combien de temps allait durer l'étrange «reprise sans emploi» à laquelle on a assisté cette année. Très positifs, les chiffres publiés vendredi par le département du Travail les ont rassurés au-delà de toute espérance. Le chômage a baissé, de 6,1 à 6 % en octobre, grâce à la création de 126 000 emplois, le double de ce qu'annonçaient les prévisions. Le département du Travail a aussi révisé son estimation pour septembre : ce ne sont pas 57 000 postes, mais 125 000 qui ont été créés. Tous les secteurs ­ à l'exception de l'industrie ­ bénéficient de cette reprise. Dans les services, qui couvrent deux tiers des salariés américains, les créations d'emploi ont commencé pendant l'été et la tendance s'accélère. «La reprise a peut-être enfin trouvé ses ailes. C'est nouveau et c'est important», résume Jared Bernstein, analyste à l'Institute for Economic Policy, un centre de recherches jusque-là pessimiste.

Nuages. Avec une croissance de 7,2 % au troisième trimestre, c'eût été le diable si l'emploi n'en avait pas profité. Bernstein voit cependant des nuages pointer à l'horizon. Il est en effet peu probable qu'une croissance économique se maintienne au rythme de 7 % dans les mois qui viennent. «Et quand la croissance reviendra vers 4 % ou 5 %, le taux de chômage risque de ne pas descendre vite, compte tenu de la forte progre