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Libération

Camping Gaz fuit en Chine

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La délocalisation d'activités de la banlieue lyonnaise va entraîner la suppression de 157 postes.
publié le 10 novembre 2003 à 1h48

Lyon de notre correspondant

C'est une histoire ordinaire autant qu'exemplaire. Pour réduire ses coûts de production, Camping Gaz, marque installée à Saint-Genis-Laval, près de Lyon, depuis plus de cinquante ans, va confier à des sous-traitants chinois la fabrication de ses appareils «fin 2004 ou début 2005». Une décision traumatisante pour les salariés attachés aux emplois mais aussi à la marque, symbole des trente Glorieuses. C'est en 1949 que trois ingénieurs du coin avaient créé Camping Gaz, sur le principe du réchaud posé sur une boîte de conserve à gaz. L'entreprise s'appelait alors Application des gaz (ADG). Actuellement, l'une des usines fabrique et remplit réservoirs et cartouches de gaz. L'autre construit tout ce qui fonctionne dessus (réchauds, lampes, chalumeaux...). C'est cette deuxième entité (plus de deux millions d'appareils par an) qui se retrouve menacée.

«Marionnettes». Après vingt-cinq ans de croissance à deux chiffres, l'activité d'ADG se stabilise à partir de 1975. Puis l'entreprise se fait racheter en 1996 par Coleman, un concurrent américain, lui-même englouti par plus gros que lui. Aujourd'hui, Camping Gaz appartient à un holding américain. «On sent que nos dirigeants n'ont pas le pouvoir, raconte Nicole Biessy, secrétaire CFDT du comité d'entreprise. Ils sont comme des marionnettes. Leurs actionnaires décident.» Gérard Protat, «vice-president Human Resources», assure, lui, que la décision de délocaliser a été prise à tous les niveaux.

Elle survient aprè