Vienne correspondance
C'est du jamais vu dans l'Autriche de l'après-guerre : depuis mercredi minuit, aucun train ne circule en raison d'une grève nationale illimitée, décrétée par le syndicat des cheminots pour protester contre la réforme des chemins de fer nationaux ÖBB, adoptée mardi en conseil des ministres. Cette réforme prévoit notamment la création d'une holding coiffant quatre sociétés distinctes, chargées respectivement des infrastructures et de leur entretien, des transports de passagers et du fret. En outre, le gouvernement veut toucher aux acquis du personnel,
notamment à la sécurité de l'emploi les quelque 40 000 salariés ne peuvent pratiquement pas être licenciés , et à l'augmentation automatique des salaires.
Le gouvernement espère ainsi économiser un milliard d'euros, ce qui est contesté par de nombreux experts, et notamment par la Cour des comptes pour qui cet objectif «n'est pas réaliste». Alors que le chancelier Schüssel présente cette réforme comme «une question de survie de l'entreprise», les syndicats y voient un premier pas vers la privatisation de l'ÖBB.
Cette grève choque beaucoup d'Autrichiens, peu habitués à ce que des conflits sociaux se règlent dans la rue. Dans ce pays de consensus, on a l'habitude que les partenaires sociaux se mettent à table à la recherche de compromis. Or, depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement Schüssel et sa politique de réformes tous azimuts (retraites, sécu), le ton est devenu plus rude. 2003 sera une année record en m