Charleroi (Belgique) correspondance
C'est un vendredi soir. Charleroi a remisé l'espace d'une heure sa petite pluie maussade. Sur le tarmac humide, les avions Ryanair se posent ou décollent vers des villes moins grises, dans un bruit de tempête. Le hall de l'aéroport résonne d'un brouhaha cosmopolite, incongru dans cette petite ville de la banlieue de Bruxelles. Touristes et fonctionnaires européens se pressent autour des guichets d'embarquement. Destination : Venise, Rome ou Londres. Dehors, les cars déversent leurs flots de voyageurs dans cet aéroport atypique, qui n'a cessé de se développer ces dernières années (1). Indifférents à la menace planant au-dessus de la plate-forme régionale.
La compagnie low cost irlandaise est en effet sous le coup d'une enquête de la Commission européenne, sur les aides qui lui ont été versées par l'aéroport de Charleroi et que Bruxelles assimile à des aides d'Etat, susceptibles donc d'être interdites. Le verdict de l'UE est prévu pour fin novembre ou début décembre.
Pression. Mais, depuis une semaine, Michaël O'Leary, le directeur général de Ryanair, a fait monter la pression par ses déclarations fracassantes. Craignant une remise en cause, même partielle, de ce qu'il appelle des «aides aux campagnes publicitaires» qui lui sont attribuées dans le cadre de l'accord passé à Charleroi avec la région wallonne, le patron irlandais a porté le fer le premier. Il accuse la Commission de céder aux pressions des grands aéroports et des compagnies nation