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Libération

Executive Life: Pinault ménagé

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Les Etats-Unis l'exonéreraient de poursuite pénale, contre amende de 120 millions de dollars.
publié le 18 novembre 2003 à 1h55

L'Etat va-t-il accepter de dépenser des centaines de millions de dollars pour protéger François Pinault dans l'affaire Executive Life ? Cette question, pendante depuis quelques semaines, est maintenant sur la place publique. Et ce depuis que la justice américaine a transmis vendredi au gouvernement français ses dernières conditions pour mettre fin aux poursuites concernant le rachat frauduleux par des investisseurs liés au Crédit Lyonnais de la compagnie d'assurances californienne Executive Life au début des années 90. Une justice américaine, emmenée par le procureur adjoint de Californie Jeffrey Isaacs, qui exploite au mieux les faiblesses françaises dans ce dossier.

Selon des informations de la Tribune et du Figaro, dont nous avons eu confirmation, Jeffrey Isaacs accepterait en effet d'exonérer Pinault de toute poursuite pénale ­ ce que réclame le gouvernement français ­ et de le faire rentrer dans un accord prévoyant le versement d'une amende (de l'ordre de 120 millions de dollars). Mais, en échange, il réclamerait «une reconnaissance de culpabilité aggravée» de la part du Crédit Lyonnais et du Consortium de réalisation (CDR), la structure étatique qui a repris les actifs non bancaires du Lyonnais. Ce qui n'impliquerait pas une amende pénale plus élevée que celle déjà négociée à 585 millions de dollars, mais laisserait le CDR en position de faiblesse dans le cadre de la procédure civile lancée par les autorités californiennes. L'Etat français pourrait être amené, dans un p