Tokyo de notre correspondant
Au moment où Christie's organise à Paris la vente aux enchères des pièces détachées des cinq Concorde français, le supersonique refait surface au Japon. «Je suis persuadé qu'il y aura un successeur du Concorde et qu'il sera le résultat d'un partenariat fructueux avec les industriels japonais», a affirmé hier Philippe Camus, coprésident du groupe européen d'aéronautique et de défense EADS (qui détient Airbus à 80 %), en visite à Tokyo. «Une collaboration existe déjà au niveau des moteurs», a-t-il précisé. Et de relancer le débat sur un successeur au Concorde qu'on croyait enterré. L'unique supersonique de transport civil n'avait jusqu'ici aucun héritier en vue.
Avion-fusée. Mieux, cette fois-ci, il ne s'agirait plus d'un «supersonique» mais d'un «hypersonique» (1). Une sorte d'avion-fusée stratosphérique qui mettrait en gros Tokyo à deux heures de Paris. Depuis des années, les géants de l'industrie japonaise notamment Mitsubishi Heavy Industries (MHI) ou Fuji Heavy Industries (FHI) planchent de leur côté sur un tel projet. Et les Français ont saisi l'occasion du grand symposium organisé hier au Japon avec les grands noms de l'industrie aéronautique et spatiale japonaise et franco-européenne (Airbus, Snecma, Thales, Eurocopter, etc.) pour tenter de mettre un pied sur un terrain historiquement réservé aux Américains... Tout en restant d'une prudence absolue. «Il n'y a pas de programme d'un nouveau supersonique en cours, a tenu à préciser Camus. Le