Le PDG du Figaro, Yves de Chaisemartin, a annoncé hier qu'il se retirait du syndicat de la Presse parisienne (SPP). Une décision presque anodine en apparence, mais qui constitue un véritable coup de tonnerre pour tous les quotidiens nationaux. Car c'est au sein du SPP que se négocient un certain nombre d'avantages sociaux avec les organisations syndicales de salariés, dont le très puissant syndicat CGT du Livre.
En quittant brutalement le SPP, Yves de Chaisemartin lance deux messages. L'un à destination du syndicat du Livre, pour lui signifier que les avantages sociaux négociés dans le passé pèsent désormais trop lourd sur les finances des journaux. Et qu'il convient donc de les rediscuter. L'autre en direction du gouvernement, dont certains patrons de presse trouvent qu'il se préoccupe davantage du sort des buralistes que de l'avenir des quotidiens.
C'est un incident banal qui a mis le feu aux poudres. Jeudi dernier, le Figaro n'a pas été distribué dans le nord de la France parce que trois ouvriers de Paris Turf réclamaient une prime. Quel rapport ? Paris Turf appartient, comme le Figaro et comme de nombreux quotidiens régionaux, au groupe Socpresse-Dassault (ex-groupe Hersant) dont Yves de Chaisemartin est le patron. La CGT du Livre a donc bloqué le Figaro pour faire pression sur la direction de Paris Turf.
«Trop, c'est trop», pouvait-on lire, le lendemain de l'incident, dans un billet non signé à la une du Figaro. «Nous n'avons pas cédé, poursuivait le billet, sans doute réd