L'attractivité française n'aura pas la grand-messe que certains patrons appelaient de leurs voeux. Le gouvernement a finalement choisi d'avancer, sinon masqué, au moins avec la plus grande prudence sur une question pour le moins polémique. En lieu et place d'un vaste plan d'action, Jean-Pierre Raffarin a finalement choisi de refourguer, plutôt discrètement, dans le projet de loi de finances rectificatif (PLFR) pour 2003, des mesures fiscales censées inciter les cadres étrangers à venir s'installer en France, voire les cerveaux français à y revenir.
Présenté, ce matin, en Conseil des ministres, le texte prévoit une exonération de l'impôt sur le revenu sur les primes d'expatriation (20 à 50 % du salaire environ) pour les personnes (y compris françaises) arrivant en France à partir du 1er janvier 2004, et n'y ayant pas résidé fiscalement depuis 10 ans. Et l'exonération des cotisations sociales qu'elles versent dans leur pays d'origine. Le flux des personnes potentiellement concernées, est estimé entre 3 000 et 5 000 personnes par an.
Volte-face. Le «timing» et la façon d'annoncer ces mesures sont pour le moins surprenants. Car en son for intérieur, Jean-Pierre Raffarin aurait vraisemblablement rêvé de faire sonner tambours et trompettes pour vendre son action en faveur de la compétitivité du site «France». C'était l'une de ses grandes convictions : la France aurait de la peine à attirer sur son sol des investissements étrangers, à cause principalement d'une pression fiscale dissu