Trains perdus, changements compulsifs de conducteurs donnant aux convois de marchandises des allures d'escargots : depuis des années, les entreprises clientes se répandent en anecdotes pour décrire l'horreur kafkaïenne du fret ferroviaire français. Hier, Louis Gallois a présenté son «plan fret 2006», promettant une restructuration en profondeur de l'activité marchandises de l'entreprise. Le premier objectif est celui de la rentabilité à l'horizon 2006. Et c'est une réelle nouveauté pour une activité qui perdra cette année environ 400 millions d'euros.
Pour atteindre cet objectif, la SNCF est allée dégotter Marc Véron acteur, au milieu des années 90, de la restructuration d'Air France avec Christian Blanc. Ledit Véron a dressé, hier, la liste des chantiers : réduction des coûts de 20 % sur trois ans, amélioration de la qualité de service via la modernisation du matériel. Le trafic sera organisé en grands axes, dits «tapis roulants». L'entreprise vise également la mise en place de structures transnationales sur le mode de l'Eurostar ou du Thalys pour le transport international.
Louis Gallois est, en revanche, resté fort prudent sur le coût social de ce grand chambardement, évoquant «un accompagnement social», réaffirmant qu'il n'y aurait «pas de licenciements», mais refusant de chiffrer le nombre de salariés concernés. De même, il s'est abstenu sur la question la plus épineuse du dossier : le montant de l'aide que l'Etat consentira à la SNCF (probablement une dotation de capit