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Libération

La dérèglementation des ports de l'UE enterrée

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Les eurodéputés repoussent le projet, contre lequel s'étaient dressés les dockers.
publié le 22 novembre 2003 à 2h00

Bruxelles (UE) correspondance

Fait rare : le Parlement européen vient de mettre son veto à un projet de directive de libéralisation élaboré par la Commission. Ce projet sur la déréglementation des services portuaires faisait écho à l'ouverture à la concurrence du transport aérien, survenue deux ans plus tôt. Mais, après trois jours de suspens, le texte en discussion depuis début 2001 a finalement été enterré jeudi en dernière lecture, à une courte majorité (229 voix pour, 209 contre et 16 abstentions), sur fond de divisions politiques et de pressions syndicales.

Le projet offrait un cadre juridique sur l'ouverture à la concurrence des services dans les ports de l'UE. Et prévoyait, entre autres, d'autoriser les équipages des navires à charger et décharger eux-mêmes les cargaisons, sans utiliser les services des dockers. Une proposition polémique qui a fait tourner le débat parlementaire au dialogue de sourds. Pendant que la droite européenne parlait «transparence» et «recours accru au transport maritime», la gauche rétorquait «dumping social» et «concurrence déloyale». Et ce, malgré les exhortations de la commissaire européenne aux Transports, Loyola de Palacio, appelant les députés à «bien réfléchir avant de rejeter ce compromis, car il ne s'agit pas seulement de la libéralisation ­ d'ailleurs très restreinte ­, mais bien de la politique des transports pour l'avenir de l'Union».

Rien à faire. Le compromis boiteux élaboré fin septembre entre les Quinze et des représentants du Pa