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Chasse aux CV truqués

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Vérifier les informations données par les salariés: un créneau juteux.
publié le 24 novembre 2003 à 2h01

C'est un «réflexe anglo-saxon», paraît-il. Et, en tout cas, une nouvelle manne pour les détectives français. De plus en plus souvent, les entreprises font appel à eux pour une vérification de CV. De quoi s'agit-il ? «On prend la liste des emplois et diplômes, et on vérifie que c'est juste», explique le très légaliste Didier Borniche, privé à Fontainebleau (Seine-et-Marne). Evidemment, certains confrères «acceptent d'aller plus loin», à savoir, en toute illégalité, jeter un oeil sur le compte en banque, le casier judiciaire ou les moeurs de l'intéressé. «Mais la plupart des cabinets appliquent des règles strictes, insiste Jean Schmitt, de l'agence France Investigation. On s'assure que la personne concernée a été prévenue, pour éviter les ennuis. Et on ne s'intéresse qu'à ce qui est déclaré. Si le candidat dit qu'il est marié, ou qu'il a gagné tel salaire, on peut vérifier. 80 % des mensonges sur les CV concernent les rémunérations précédentes.» Tarif d'une vérification «complète» : 1 000 à 2000 euros, d'après Jean Schmitt.

Le célèbre cabinet international Kroll (connu, entre autres, pour avoir révélé où se trouvait la fortune cachée de Saddam Hussein) en a fait une de ses spécialités : un million de CV passent chaque année dans les mains de ses «experts» installés dans 19 pays. En France, où, contrairement aux Etats-Unis, les employés de Kroll n'ont pas l'habilitation d'agent privé de recherches («nous sommes un cabinet de conseil en gestion de risque», insiste le directeur ad