Bruxelles (UE) de notre correspondant
Le Pacte de stabilité et de croissance a deux jours pour sauver sa peau. Les ministres des Finances européens se réunissent à partir de ce soir à Bruxelles pour arbitrer le bras de fer qui oppose, depuis plusieurs semaines, la Commission à la France et à l'Allemagne, accusés tous les deux de laisser se creuser leur déficit budgétaire. L'Eurogroupe de ce soir, puis le Conseil des ministres de demain, devront approuver, rejeter ou amender les mises en demeure et menaces de sanction adressées par Bruxelles aux deux poids lourds de l'Union. En bonne gardienne du Pacte de stabilité, la Commission demande que Berlin réduise, en 2004, son «déficit structurel», c'est-à-dire corrigé des variations de la conjoncture, de 0,8 % du PIB contre les 0,6 % inscrits à son budget. Pour Paris, Bruxelles exige que ce déficit baisse de 1 %, contre les 0,6 % actuellement prévus. Dans les deux cas, cela représente une économie d'environ 6 milliards d'euros. Mais si l'Allemagne et la France refusent de faire cet effort supplémentaire comme ils l'ont laissé entendre , ce sera bien la mort du Pacte, avec le risque d'une vraie crise institutionnelle. Passage en revue de quatre scénarios possibles.
1. Le Pacte meurt
C'est l'option la plus simple et la plus probable : Berlin et Paris parviennent à réunir une «minorité de blocage» afin d'éviter toute sanction (seuls les pays de la zone euro votent). On peut imaginer que la quasi-totalité des gouvernements de la zone e