Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Hans Eichel a mis les points sur les «i», dès son arrivée à Bruxelles, hier en fin d'après-midi : «Nous ne pouvons accepter une solution qui mette en danger les intérêts vitaux de l'Allemagne.» Juste avant le début de la réunion des ministres de l'Economie et des Finances de la zone euro (Eurogroupe), qui a commencé à 19 heures, cette déclaration martiale du ministre allemand montre que la marge de manoeuvre sera très étroite pour parvenir à un compromis sur les efforts budgétaires à accomplir par son pays afin de ramener le déficit public sous le plafond des 3 % du PIB. La France, elle aussi sous le coup d'une procédure de sanctions pour non-respect du Pacte de stabilité et de croissance, n'est pas mieux disposée.
Les Douze ministres de la zone euro, hier, puis, aujourd'hui les Quinze, vont essayer de résoudre pacifiquement l'affrontement entre la France et l'Allemagne d'une part, la Commission et la Banque centrale européenne (BCE) de l'autre. Le problème est qu'ils ne peuvent pas aller trop loin dans le compromis bancal car Francfort veille. Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, a de nouveau prévenu, hier, qu'il n'hésiterait pas à remonter les taux d'intérêt si les Etats décidaient de prendre leurs aises avec la discipline budgétaire : «Nous avons les moyens de faire en sorte que la face budgétaire de la médaille soit correcte», a-t-il déclaré à la chaîne britannique CNBC.
Dans cette affaire, Berlin et Paris sont sur le même bateau