Tati essaie de sauver sa peau. Flanqué de son état-major au grand complet, mais aussi des deux administrateurs judiciaires nommés à l'ouverture du redressement judiciaire, en septembre, Fabien Ouaki, PDG du groupe, a rompu hier le silence qu'il s'imposait depuis le dépôt de bilan de Tati. «Nous avons subi un raz de marée médiatique dans lequel il était difficile de réagir. Nous avons donc préféré attendre le moment opportun pour nous exprimer.» Accréditer l'idée que le groupe va, sinon bien, du moins mieux. Et, à l'arrivée, «reprendre la main», comme l'a expliqué le fils de Jules, fondateur de la célèbre enseigne.
«Choqués». L'exercice était difficile. Outre Fabien Ouaki, trois hauts dirigeants s'y sont essayés. La directrice des ressources humaines Sylvaine Preux d'abord, qui, après avoir évoqué des salariés «choqués et très perturbés», a tenu à préciser qu'une soixantaine de CDD avaient été signés en prévision des fêtes de fin d'année. Le directeur des achats, ensuite, qui a tenté de gommer le désastreux épisode des cinquante containers bloqués par des transporteurs ayant usé de leur «droit de rétention» des marchandises. «On travaille de façon tout à fait normale dans l'approvisionnement, toutes nos commandes sont aujourd'hui livrées, a assuré Christophe Kerguelen. Sur certains groupes de produits, les chiffres sont encourageants.» Le nouveau directeur général, enfin, pas forcément en phase avec son prédécesseur : «Nos chiffres d'affaires sont à peu près en chute de 17 % e