«Je n'ai jamais chassé en Afrique avec Claude Bébéar.» Pascal Clément, député UMP de la Loire, était hier inquiet qu'on puisse croire qu'il faisait parti des parlementaires invité par le fondateur d'Axa à pratiquer son loisir favori (Libération d'hier). Et plus largement d'avoir subi l'influence des lobbies patronaux pour rédiger sa proposition de loi sur la rémunération des patrons, issue du travail de la mission parlementaire d'information sur le droit des sociétés. Lors d'une conférence de presse, Clément a tenté d'expliquer que le texte proposé n'était pas «charitable» envers les PDG.
Minoritaire. Un exercice perdu d'avance, sachant que sa principale innovation est d'empêcher que les actionnaires s'expriment directement sur les salaires des PDG du CAC 40. Alain Marsaud, membre UMP de la commission, voulait, lui, donner ce droit aux actionnaires. Mais il était minoritaire dans son propre camp. La proposition finale prévoit donc que les commissaires aux comptes certifient «la sincérité des informations relatives aux rémunérations individuelles» des chefs d'entreprise, «avec présentation dans les comptes annuels soumis au vote de l'assemblée générale».
Explication de Clément : sa mesure est «raisonnable et libérale, au bon sens du terme». Celle de Marsaud aurait «stigmatisé les chefs d'entreprise», «instauré la lutte des classes dans les assemblées générales» et conduit les entrepreneurs à «délocaliser leur siège social à Bruxelles». Voter sur les salaires des patrons est pou