Le dossier Editis, le groupe d'édition de Vivendi Universal Publishing (VUP) racheté il y a un an par Lagardère, entre dans sa dernière ligne droite. La plus délicate. Car, cette semaine, la parole est à la concurrence. Depuis lundi, tous les professionnels de l'édition planchent en effet sur les solutions proposées à la Commission européenne par Lagardère pour réduire sa mainmise sur le livre français.
Remèdes. Mardi après-midi, Claude Cherki, le patron du Seuil, Antoine Gallimard et Hervé de la Martinière ont pris le Thalys, direction Bruxelles, pour aller dire aux équipes de Mario Monti, le commissaire à la Concurrence, ce qu'ils pensent des mesures proposées par Hachette. L'avocate des libraires indépendants a été consultée par téléphone. Et chaque maison d'édition doit renvoyer, aujourd'hui, un questionnaire confectionné par la Commission pour tester la liste des «remèdes». En fonction de ce qui sortira de ce market test selon le jargon bruxellois , Lagardère n'aura que jusqu'au 2 décembre pour faire ses propositions définitives sur le partage d'Editis. Au-delà, il ne lui sera plus possible de modifier sa copie : ça passe ou ça casse, la commission ayant alors jusqu'au 13 janvier pour se prononcer.
Pour l'instant, Hachette propose de garder 34 % d'Editis, soit, outre la filiale espagnole, 45 % du périmètre français. Pour atteindre cet objectif, le groupe envisage de céder Nathan, Bordas, Le Robert, ainsi que Lafont, Pocket et son centre de distribution d'Ivry-sur-Seine