L'Allemagne et la France veulent calmer le jeu, et la Commission européenne cherche à reprendre la main en ouvrant le débat sur le contenu du pacte de stabilité et de croissance. Paris et Berlin ont réaffirmé, hier, leur volonté de ramener, en 2005, leur déficit public sous le plafond de 3 % du PIB. Et ce, bien que le pacte ait été mis entre parenthèses, mardi, par le Conseil des ministres de l'Economie et des Finances de l'Union européenne.
Reste que la crise est bel et bien ouverte. Comme l'explique «off» un membre de la Commission à Libération, «c'est la première fois que les Etats membres décident de s'asseoir sur le traité. C'est un précédent très grave quoi qu'on pense du pacte de stabilité sur le fond». La fracture ouverte en Europe est profonde.
Le collège des commissaires s'est d'ailleurs réuni, hier après-midi, pour discuter des conséquences de la crise ouverte : «Le conseil des ministres ne peut pas adopter des mesures de convenance pour amender ou suspendre le pacte à chaque fois qu'il estime que ses clauses sont trop sévères ou inopportunes», a estimé Romano Prodi, le président de la Commission, dans un communiqué publié à l'issue de cette réunion.
Rebondir. Les chefs des principaux groupes politiques du Parlement européen ont, eux aussi, dénoncé l'abandon du pacte. Ainsi, l'Espagnol Enrique Baron Crespo, président du groupe socialiste, affirme «partager les critiques de la Commission». L'Allemand Hans-Gert Pöttering a dénoncé, au nom du PPE-DE (conservateurs), «l'