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Libération

La Commission ravale sa directive OPA

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L'Allemagne, aidée de la France, a fait adopter un texte à sa mesure, contre Bruxelles.
publié le 28 novembre 2003 à 2h05

Bruxelles (UE) correspondance

«On s'est fait baiser», résumait, furieux, un fonctionnaire européen après l'approbation in extremis du projet de directive sur l'harmonisation des règles d'Offres publiques d'achat (OPA), par les ministres de l'Industrie de l'Union européenne (UE) réunis à Bruxelles. Deux jours après le déclenchement de la crise sur le pacte de stabilité (lire page 8), les pays membres sont de nouveau passé en force contre la Commission. Pour cela, la présidence italienne avait pris soin de réunir l'unanimité des voix (moins une abstention), seul moyen de passer outre l'opposition de la Commission. De quoi mettre le commissaire au Marché intérieur, Frits Bolkestein, opposé à cette mouture du texte, totalement hors de lui.

Ce projet de directive anti-OPA est une vieille affaire qui traîne depuis presque quinze ans. Une précédente proposition de la Commission avait déjà été rejetée en 2001 par les eurodéputés, sous la pression des Allemands. En octobre 2002, rebelote : l'Allemagne se montre très critique face à la nouvelle mouture concoctée par Bruxelles.

Mot à dire. A travers ce texte, ce sont deux conceptions de l'économie de marché qui viennent s'opposer frontalement. Celle de la Commission, délibérément libérale, qui veut supprimer tous les obstacles aux OPA hostiles. Et celle des Allemands qui ont toujours considéré que les Etats, ou les régions (qui ont souvent des participations dans le capital d'entreprises) ont aussi leur mot à dire. Curieusement en France,