Montpellier correspondance
A quel prix la justice et l'Etat ont-ils autorisé la cession de la compagnie aérienne régionale Air Littoral au fonds d'investissement italien 7 Group ? Avec moins de trois semaines d'existence, la nouvelle compagnie Azzurra-Air Littoral pourrait bien se retrouver d'ici à lundi matin devant le tribunal de commerce de Montpellier, avec, à la clé, une suspension de sa licence d'exploitation, et donc de ses vols.
Evoqué jeudi après-midi par les administrateurs judiciaires, en réunion du comité d'entreprise (CE), le scénario a été confirmé hier par Dominique Bussereau, le secrétaire d'Etat aux Transports. Le rêve d'une «compagnie aérienne régionale de dimension internationale», vendu par 7 Group aux 1 000 salariés d'Air Littoral est en train de virer au cauchemar. «Comme pour Air Lib...», glissent des élus du comité d'entreprise.
Pour entériner la cession d'Air Littoral, l'administration et la justice se sont livrées à quelques contorsions. Dans son jugement du 5 novembre, le tribunal de commerce de Montpellier posait notamment comme condition suspensive, «l'apport immédiat en capital ou en compte bloqué durant cinq ans de la somme de 11 millions d'euros». Il s'appuyait sur le feu vert donné quelques jours plus tôt par le Conseil supérieur de l'aviation marchande, l'organisme qui formule des avis pour accorder ou non des licences d'exploitation.
Le 15 novembre au soir, les 11 millions d'euros n'étaient toujours pas dans les caisses d'Azzurra-Air Littoral.