Menu
Libération

Strasbourg : le marché de Noël est une ordure

Article réservé aux abonnés
Le conflit des éboueurs se durcit, alors que commence le plus gros événement de l'année.
publié le 28 novembre 2003 à 2h05

C'est dans une ville encombrée de sacs-poubelle que devrait s'ouvrir demain le marché de Noël, la plus fréquentée des manifestations strasbourgeoises ­ 1,5 million de visiteurs par an. Depuis maintenant deux semaines, suite à un mot d'ordre de grève lancé par l'intersyndicale (CGT-CFDT-CFTC-FO-Unsa) auprès des 6 600 agents de la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS), le ramassage des ordures ménagères n'est plus assuré. Seules quelques sociétés privées passent dans certains quartiers.

Démarré en douceur, le mouvement s'est considérablement durci au cours de la deuxième semaine de grève, principalement au service propreté. Il a en effet fallu plus de dix jours avant que ne s'engagent, mardi soir, les premières négociations sur l'objet du litige : le régime indemnitaire des 2 200 bas salaires de la collectivité. Robert Grossmann, président (UMP) de la Communauté urbaine, souhaite intégrer en 2004 l'absentéisme et la «qualité du service rendu» dans le calcul des primes. Les salariés refusent, et réclament, au contraire, leur revalorisation. Les discussions ont été rompues dès le lendemain. Sur les ondes de France Bleue Alsace, Robert Grossmann a même traité les grévistes de «terroristes», ajoutant qu'il n'avait pas choisi le mot au hasard, mais l'utilisait après avoir «consulté trois dictionnaires».

Hier, plus d'un millier d'agents ont manifesté dans le centre-ville, réclamant, entre autres, la démission du président de la CUS. Dans la foulée, avant d'y être contraints par le tr