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Critique

Musique sur l'Internet: la note pour les fournisseurs d'accès ?

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publié le 29 novembre 2003 à 2h05

Cabourg envoyé spécial

Après le débat sur la dépénalisation du cannabis, celui sur la légalisation des systèmes d'échange de musique via l'Internet ? Le tabou sur le statut des logiciels de peer-to-peer (P2P) comme Kazaa est tombé vendredi, avec la proposition d'un organisme de gestion collective des artistes-interprètes de légaliser ces échanges en s'inspirant de la «licence légale» appliquée aux radios dans les années 80 : celles-ci peuvent diffuser ce qu'elles désirent sans autorisation contre un pourcentage de leur chiffre d'affaires reversé aux auteurs, interprètes et producteurs. Dans le cas du P2P, il s'agirait de «taxer» les fournisseurs d'accès à l'Internet, par lesquels transitent ces échanges sauvages. Le montant de cette «taxe P2P» n'a pas été discuté, mais les chiffres de 1 à 2 euros prélevés sur l'abonnement mensuel (entre 30 et 45 euros) à l'Internet à haut débit circulent. «Le P2P conduit à un pillage de pans entiers de la création, mais c'est illusoire de vouloir lutter contre un phénomène de cette ampleur», a déclaré le délégué général de l'Adami, Jean-Claude Walter, lors des rencontres annuelles de l'organisation à Cabourg. Selon lui, c'est une solution «imparfaite» mais c'est la «seule réaliste» pour assurer une rémunération aux artistes, alors que le marché français du disque a chuté de 9 % au premier semestre 2003.

«Système de vol». Les systèmes d'échanges comme Kazaa, eDonkey ou iMesh connaissent un succès impressionnant : en France, 8 millions d'interna