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Libération

Le Japon fantasme sur la manne touristique chinoise

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Les deux pays ont signé des accords pour faciliter l'obtention de visas.
publié le 1er décembre 2003 à 2h08

Tokyo, de notre correspondant.

Dix mille, vingt mille, cinquante mille, cent mille... «Il est trop tôt pour parler de phénomène. Mais le nombre de touristes chinois visitant le Japon, bien qu'irrégulier, croît à une vitesse exceptionnelle.» Les agents des bureaux de JTB (Japan Travel Bureau), première agence de voyage nippone, sont unanimes : «Le tourisme des Chinois, c'est la nouvelle poule aux oeufs d'or.» Ils étaient 1,6 million à avoir voyagé en Asie en 2002, surpassant pour la première fois le nombre de touristes japonais sillonnant le continent asiatique. Ils seront 100 millions qui voyageront à l'étranger en 2020. Malgré les litiges divers entre la Chine et le Japon, l'archipel entend tirer sa part du gâteau. Objectif : attirer 500 000 touristes chinois en 2005 et le double quinze ans plus tard. «Le seuil du million de touristes chinois n'est plus un rêve», écrivait il y a peu le magazine Aera.

«Kahaku kaïkaï». Chaque année, entre 72 000 et 120 000 touristes chinois viennent dans l'archipel. Bien moins que les 700 000 à 800 000 touristes taïwanais visitant chaque année le Japon. Mais, comme 58 autres agences de voyage et des dizaines de tour-opérateurs nippons (Inside Japan Tours, Explore Japan, etc.), qui travaillent avec 21 sociétés de tourisme en Chine, JTB convoite la niche chinoise. D'autant qu'avec la déflation persistante, et le phénomène de «kahaku kaïkaï» (destruction des prix), le Japon est devenu plus abordable à une classe moyenne venant de Chine et voyagean