Après la démission de Michael Sears la semaine dernière, le départ de Phil Condit illustre le déclin de Boeing. Parce que rien ne va plus chez le constructeur aéronautique américain : ni la vente d'appareils commerciaux ni l'activité spatiale (civile comme militaire) dont le groupe espérait pourtant beaucoup. La crise mondiale du transport aérien et la concurrence acharnée d'Airbus vont faire perdre à Boeing, pour la première fois cette année, sa position de leader mondial, au profit de son rival européen. L'américain ne devrait pas livrer plus de 280 avions en 2003, sa plus mauvaise performance depuis 1996. Un contexte qui explique aussi l'arrêt de la production du B 757 (l'avion monocouloir de la gamme), annoncé à la fin du mois d'octobre.
Même déprime dans les activités spatiales : faute de clients, et donc de commandes, le groupe a dû abandonner le lancement de satellites commerciaux par le lanceur Delta IV, et provisionner du même coup un milliard de dollars. Enfin, l'US Air Force a annulé sept contrats de lancement de satellites militaires, en représailles à l'espionnage industriel sur son concurrent Lockheed.
Résultat : à trois reprises cette année, Boeing a dû revoir à la baisse ses prévisions de résultats. Sur les neuf premiers mois de 2003, le constructeur de Chicago affiche une perte nette quatre fois supérieure au déficit d'il y a un an (414 millions de dollars contre 98 millions de dollars). Si tant est qu'il soit acté, le projet de lancement du Boeing 7E7 (avion