Washington, de notre correspondant.

A côté de cette bagarre-là, le combat épique entre Peter Pan et le Capitaine Crochet, c'est de la petite bière. Depuis deux ans, Michael Eisner, patron de Disney, et Roy Disney, neveu de Walt, se livrent une lutte sans merci, au sein du conseil d'administration de l'un des tout premiers groupes de loisirs du monde. Eisner, 61 ans, semble avoir pris l'avantage. Dans une lettre de trois pages adressée dimanche à ce dernier, Roy Disney, 73 ans, annonce sa démission de ses différentes fonctions au sein du groupe (vice-président du conseil d'administration, président de la division Feature Animation). Non sans décocher à son adversaire quelques ultimes flèches : «Ma conviction sincère, c'est que ce n'est pas moi mais vous qui devriez partir», écrit-t-il. Rendue publique, sa lettre est un catalogue cinglant de critiques contre la gestion d'Eisner, qu'il accuse d'avoir renforcé l'image d'un groupe «rapace, sans âme et préférant toujours le fric facile à la valeur à long terme», et de faire «fuir les cerveaux créatifs»...

La démission de Roy Disney ne trompe personne : ce dernier l'a annoncée pour ne pas laisser au conseil d'administration, réuni au grand complet depuis hier à New York, le soin de l'expulser formellement. La «commission de gouvernance et des nominations» de Disney vient en effet de recommander au conseil de ne pas renouveler le mandat de Roy Disney, pour raison d'âge. Eisner ne s'attend pas pour autant à voir disparaître Roy de ses