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Libération
Interview

«Montrer que l'on peut faire de la finance autrement»

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publié le 2 décembre 2003 à 2h09

Henri Rouillé d'Orfeuil est président de Finansol, le seul collectif en France de représentation du secteur des finances solidaires.

Solidaire, éthique, responsabilité sociale, comment s'y retrouver dans le chemin de l'économie solidaire ?

La finance classique, la finance mondialisée, dont on parle tant, ne touche que 20 % de la population mondiale. Certes, on imagine que ce sont essentiellement les populations des pays du Sud qui sont exclus des modes de financements classiques. Mais la crise des années 80, en France, nous a fait réaliser le contraire. Ici aussi les modes de financements classiques ont montré leur incapacité à prendre en charge les plus démunis. L'épargne éthique se dirige vers des entreprises cotées, en veillant à ce que des critères sociaux ou environnementaux soient respectés. L'épargne solidaire procède, elle, d'une autre logique. Elle met de côté l'aspect rendement financier et privilégie l'action de solidarité.

Mais, au-delà de la nécessaire solidarité, avez-vous une stratégie plus large ?

Faire pression à tous les niveaux. La meilleure façon de le faire, c'est de prouver au jour le jour qu'il existe des alternatives qui ne relèvent pas de l'utopie. Certes, l'épargne solidaire, c'est peu au regard des enjeux. Mais nous ne sommes plus dans le microphénomène: une dynamique est lancée.

Quels sont vos objectifs ?

La plupart des études nous montrent qu'il n'est pas absurde d'espérer atteindre, rien qu'en France, le chiffre de 400 000 épargnants solidaires d'ici