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Libération

Skandia: démission d'un haut dirigeant

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Les responsables de la compagnie d'assurances suédoise s'attribuaient des bonus sans l'aval du CA.
publié le 2 décembre 2003 à 2h09

Stockholm, de notre correspondant.

«Le pire des scénarios», «le comble de l'avarice et de l'immoralité». Les commentaires de la presse suédoise étaient outrés, hier, après que l'avocat Otto Rydbeck a rendu public dans la matinée son rapport sur Skandia, l'une des plus grosses compagnies d'assurances du pays. Commandité par Skandia elle-même au printemps, cette enquête indépendante dresse un bilan impitoyable des méthodes déployées par une poignée d'anciens hauts dirigeants qui, à la fin des années 90, «ont agi de façon profondément immorale et éventuellement criminelle» pour s'attribuer de larges bonus sans l'aval du conseil d'administration. «Une critique sérieuse est dirigée contre Lars-Eric Petersson, l'ex-P.-D.G., pour avoir supprimé le plafond d'un programme de bonus sans l'accord du conseil d'administration et ainsi causé un dommage d'environ 550 millions de couronnes (60 millions d'euros)», écrit l'avocat.

Première conséquence : l'actuel président du conseil d'administration, Bengt Braun, a présenté sa démission hier. «Je suis indigné, a-t-il déclaré. Le conseil d'administration décidait une chose et la direction en faisait une autre, sans que les experts-comptables rapportent quoi que ce soit. Le pire est que cela n'a pas été un acte isolé, mais bien que ce soit devenu une sorte de modèle.» Bengt Braun, qui a parfois dû entériner a posteriori certaines décisions prises par son P.-D.G., en a tiré les conséquences. Les trois anciens dirigeants incriminés, Lars-Eric Peter