Menu
Libération

Executive Life : la France prend le risque du procès

Article réservé aux abonnés
L'Etat refuse l'accord de la justice américaine, car il n'inclut pas le holding de Pinault.
publié le 3 décembre 2003 à 2h10

Le gouvernement a finalement fait son choix dans l'affaire Executive Life. Une décision pas vraiment sereine, prise sous la pression des intérêts les plus divers, et incertaine jusqu'au bout, mais une décision quand même : le Crédit Lyonnais et l'Etat français, via le Consortium de réalisation (CDR), sont prêts à aller au procès pour se faire accuser d'avoir acheté illégalement la compagnie d'assurances Executive Life au début des années 90. «Les négociations n'ont malheureusement pas permis à ce stade de réunir les conditions d'un accord garantissant définitivement les intérêts financiers de l'Etat», indiquait hier soir le ministère de l'Economie. «Nous avons mis fin à nos discussions avec la France», renchérissait un porte-parole du procureur de Californie, précisant qu'«aucune autre date butoir n'était prévue». Prochaine échéance : l'organisation du procès, à moins d'une reprise ­ très peu probable ­ des négociations.

Inflexible. Le gouvernement déchire donc l'accord qu'il avait obtenu en septembre avec la justice américaine, qui prévoyait un abandon des poursuites pénales en échange d'un paiement global de 585 millions de dollars. Raison principale : le protocole n'incluait pas Artémis, holding privé de François Pinault, l'homme d'affaires proche de Chirac. Jusqu'au bout, le milliardaire français a négocié avec le parquet californien. Avec succès d'abord, puisqu'il avait obtenu de ne pas avoir à déclarer de culpabilité, et en faisant baisser l'amende à payer. Mais le proc