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Libération

Editis : Lagardère se rend

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Cédant à Bruxelles, le groupe met en vente 60 % de l'ancien pôle d'édition de VU.
publié le 4 décembre 2003 à 2h11

Arnaud Lagardère a une drôle de manière de présenter ce qu'il faut bien appeler une claque. Hier matin, devant quelques journalistes, le patron de la galaxie Lagardère (propriétaire de Hachette) a bizarrement tenu à remercier «sincèrement» à peu près tous les acteurs du long feuilleton du dossier Editis, l'ancien groupe d'édition de Vivendi Universal Publishing racheté en septembre 2002. Depuis, la fusion avait été gelée par les services de Mario Monti, le commissaire européen à la Concurrence, pour cause de position dominante sur le marché français. Hier, juste avant d'annoncer la cession de 60 % du périmètre d'Editis pour ne garder que l'éditeur espagnol Anaya, Larousse et les livres universitaires (Armand Colin, Dunod et Dalloz), Lagardère a donc distribué à chacun un petit mot doux. A ses équipes pour «s'être battues jusqu'au bout» et démontrer «leur esprit d'équipe» (alors que Frédérique Bredin, qui avait été d'abord seule en charge du dossier, en a été partiellement dessaisie), aux services de Mario Monti pour «leur vraie transparence» (alors qu'en privé plusieurs cadres ont déploré les méthodes de «fou» de Bruxelles), et aux éditeurs français opposés à cette fusion pour «avoir joué le jeu» (alors que leur campagne a ravivé des haines au sein de l'édition).

Effort supplémentaire. Bref, Lagardère ne laissera le soin à personne de dire que le deal arraché à la Commission est un mauvais accord. Pourtant, les derniers remèdes, proposés par le groupe mardi soir à Bruxelles,