«On a dit merde aux Américains. Ça fait plaisir sur le coup. Mais a-t-on vraiment réalisé les conséquences de cet acte ?», résume un négociateur. Une journée après la décision du gouvernement français de ne pas signer d'accord avec la justice américaine à propos de l'affaire Executive Life (Libération d'hier), les critiques ont fusé parmi les parties prenantes aux négociations. Pointée du doigt : l'influence néfaste de François Pinault, dont le refus de s'entendre avec le procureur américain a fait capoter un deal qui comprenait une impunité pour le Crédit Lyonnais et l'Etat français, via le Consortium de réalisation (CDR), contre le versement de 585 millions de dollars.
«Je suis fou de rage, témoigne un avocat représentant les intérêts de l'Etat français. La décision prise est effarante quand on pense aux risques encourus. On a en fait donné un droit de veto à Pinault sur les finances de l'Etat.» Même indignation de la part d'un homme d'affaires impliqué dans le dossier : «C'est du délire ! Toute cette histoire va se terminer avec un prix incroyable pour le contribuable !» Le risque pris par le gouvernement semble effectivement énorme, au regard des suites probables de ce dossier. Revue des scénarios.
Les négociations peuvent-elles reprendre ?
C'est l'espoir caressé par le gouvernement. «Nous espérons qu'un accord peut encore intervenir», a ainsi déclaré hier Dominique de Villepin, ministre des Affaires étrangères. Une issue pas totalement fermée, sachant que le dossier a déjà