Alcatel vient de se faire piquer en flagrant délit de licenciement douteux. Quelque 150 ex-salariés d'Alcatel Optronics traînent aujourd'hui le groupe devant les prud'hommes pour une affaire qui remonte à l'an dernier. Début 2002, le géant des équipements télécoms en pleine crise souhaite diminuer ses effectifs en douceur sur ses sites de Nozay (Essonne) et Lannion (Côtes-d'Armor). 600 personnes sont concernées. Mais elles ne seront pas toutes traitées de la même façon. Et c'est là que le bât blesse.
De janvier à novembre 2002, plus de 350 personnes sont priées de partir une par une après avoir reçu de modestes indemnités. Et sans le cadre protecteur d'un plan social. A partir de novembre, 250 autres salariés bénéficient eux d'un vrai plan social. Entre ces deux catégories, il n'y a pas photo : les 350 partis de leur plein gré ont touché des dédommagements allant de 15 000 à 23 000 euros, tandis que les 250 autres ont eu droit à une prime minimale de 54 000 euros assortie d'un dispositif de reclassement.
Maître Brun, le tombeur de Michelin dans l'affaire Wolbert, a pris le dossier en main. Et pointe deux «infractions» : absence de plan social et non information des représentants du personnel. Il raconte aussi les pressions exercées sur les salariés les plus jeunes: «On leur expliquait que leur manque d'ancienneté faisait que leurs indemnités seraient très faibles en cas de licenciement économique et qu'ils avaient intérêt à partir avec la petite prime proposée.»
Cerise sur le g