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Libération

L'Inde vante les délocalisations de services informatiques... en Inde

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Selon New Delhi, les pays développés comme le pays d'accueil ont tout à gagner à ces transferts.
publié le 5 décembre 2003 à 2h13

New Delhi de notre correspondant

Alors que la grogne syndicale ne cesse d'enfler en Europe et aux Etats-Unis contre les délocalisations de services informatiques en Asie, l'Inde, grande bénéficiaire de ces transferts d'emplois, veut montrer aux industriels étrangers que cette tendance est avantageuse pour les pays développés. Lors du 4e sommet indo-européen qui se tenait à New Delhi le week-end dernier, le Premier ministre indien Atal Behari Vajpayee a ainsi expliqué qu'en délocalisant, les entreprises européennes et américaines améliorent leur rentabilité et que «l'amélioration incidente de leurs comptes et la hausse des dividendes payés à leurs actionnaires profitent largement à ces pays». Sous-entendu, les pertes d'emplois occasionnées par les délocalisations sont contre-balancées par les économies réalisées, qui stimulent l'économie... et l'emploi.

Exemple : en délocalisant vers l'Inde, les banques, institutions financières et compagnies d'assurances américaines ont économisé 6 milliards de dollars ces quatre dernières années, ce qui a contribué à la création de 125 000 emplois aux Etats-Unis. C'est en tout cas ce qu'assure la National Association of Software and Services Companies (Nasscom), qui s'est lancée dans de savants calculs pour démontrer que les délocalisations étaient un phénomène «gagnant gagnant».

Selon la Nasscom, grâce aux économies réalisées, les coûts de fonctionnement des banques et assurances américaines sont de 7 % à 10 % moins chers que ceux de leurs co