Le Gabon, ayant pompé sans compter, quand le fond de la réserve fut atteint, se trouva fort dépourvu. C'est pour échapper au sort de la cigale que ce pays d'Afrique subsaharienne de 1,3 million d'habitants envoie aujourd'hui son président et huit ministres à Paris, afin d'inaugurer les Journées économiques franco-gabonaises. Avec pas moins de vingt-cinq projets d'investissements qui seront soumis à une pléiade d'investisseurs potentiels.
Il y a urgence : la rente pétrolière, qui représentait 73 % du PIB en 2002, s'assèche dangereusement. La production a chuté de 17 % entre 1999 et 2002. Et, malgré une année 2003 moins mauvaise que prévu, la Banque mondiale relève que la production risque de diminuer «de 50 % dans les cinq ans». Le service de la dette, qui absorbe déjà la moitié des revenus du pays, risque de devenir rapidement insupportable.
Dirigé par l'omnipotent Omar Bongo depuis 1967, le Gabon est le premier pays du golfe de Guinée à être ainsi confronté à l'«après-pétrole». Ces dernières années, le pays a adopté une législation qui se veut attractive pour les investisseurs étrangers (lire ci-contre), tout en se lançant dans un programme effréné de privatisations. Pour rebondir, il dispose d'atouts non négligeables, notamment des ressources minières (manganèse) et une épaisse forêt couvrant 80 % du territoire national, dont il souhaite accélérer l'exploitation. Pourtant, les candidats ne se sont pas bousculés jusqu'à présent.
Pour les inciter à sauter le pas, Libreville att