Tokyo, de notre correspondant.
Quatre étages de chic ultime drapés dans un soyeux blanc, 800 mètres carrés de faste grandiloquent, des moulures Louis XVI et des technologies dernier cri... Le premier mégastore nippon de Christian Dior, ouvert hier matin en grandes pompes sur l'avenue Omotesando, «les Champs-Elysées de Tokyo», vient renforcer les positions de sa maison mère LVMH dans un Japon déjà gagné à la cause du luxe français. A l'heure où Tom Ford et Domenico de Sole quittent le concurrent Gucci, Bernard Arnault, PDG du groupe LVMH, a inauguré hier, en personne, la nouvelle conquête de son empire.
Eldorado. Crise de l'immobilier aidant, l'ouverture de cette énième boutique est le fruit d'une longue stratégie du groupe français dans l'ex-quartier pour ados et babas, métamorphosé en trois ans en eldorado du luxe. Après des années de patience, LVMH avait fini par ouvrir en septembre un mégacomplexe sur la même avenue Omotesando qui abrite les boutiques Givenchy, Céline, Fendi, Loewe, Donna Karan... Avec la nouvelle boutique Dior, le leader français est maintenant prêt à livrer bataille aux gladiateurs du luxe italien (Gucci, Prada...) ou américain (Coach). «Au Japon, c'est une vraie guerre de marques», résume Philippe Terrien, consultant en mode à Tokyo.
Hier matin, guides, gardes équipés de haut-parleurs, vigiles de sécurité, et mannequins masculins ouvrant les portes du palais Dior aux demoiselles en émoi, assuraient le bon déroulement d'un scénario parfaitement huilé. Dès