Jean Ping, ministre gabonais des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie, fait partie de la délégation ministérielle qui accompagne le président Omar Bongo en visite en France.
Alors que les ressources pétrolières du Gabon s'épuisent, vous tentez de séduire de nouveaux investisseurs étrangers. Comment comptez-vous y parvenir ?
Nous avons mis en place tout le cadre juridique nécessaire pour favoriser ces investissements privés. Nous avons aussi créé un ministère délégué chargé de la lutte contre la corruption. Notre monnaie étant à parité fixe avec l'euro, il n'y a aucun risque de change. Par ailleurs, contrairement à bien d'autres Etats de la région, notre pays n'a jamais connu la guerre. C'est pourquoi je dis aux entreprises étrangères : «Il y a trop de monde à Singapour ! N'allez pas chercher si loin quand le bonheur est à votre porte !»
Cet effort de diversification se traduit par une libéralisation tous azimuts. Pourquoi ?
Effectivement, nous avons privatisé des pans entiers de notre économie. C'est le cas de l'ensemble du secteur bancaire, mais aussi celui de l'électricité, de l'eau et des chemins de fer. Mais je dois préciser que ce sont les institutions financières internationales qui nous pressent en ce sens. Ce qui aboutit à des résultats parfois paradoxaux. Ces dernières années, nous avions favorisé la création d'une entreprise franco-gabonaise produisant du poulet. Mais on nous a demandé de cesser de la subventionner. Résultat : nous importons auj